Suivre la reproduction de l’alose : 25 ans de savoir-faire

Depuis sa création, l’Association MRM a acquis une expertise unique et reconnue dans le domaine du suivi de la reproduction. Les dispositifs de suivi ont un but majeur : obtenir un indice quantitatif de tendance qui doit permettre de mesurer l’efficacité des aménagements réalisés et à terme l’évolution du stock de l’espèce.

Le suivi de la reproduction est mis en place selon 2 étapes :
– Le repérage de frayères potentielles et actives
– Le suivi quantitatif de frayères actives

Comment s’effectue le repérage des frayères ?

Sur un cours d’eau donné, le repérage des frayères consiste à observer l’ensemble des habitats physiques disponibles et à identifier parmi ces habitats ceux pour lesquels les caractéristiques apparaissent théoriquement favorables aux exigences écologiques de l’espèce considérée (hauteur d’eau, vitesse d’écoulement, composition de la granulométrie…).

La description des habitats physiques s’effectue généralement par prospection exhaustive des rivières et fleuves ciblés, à pied ou en canoë. L’identification des linéaires* à prospecter peut quant à elle être effectuée à partir d’images aériennes (orthophotoplan ou images satellites). Sur un cours d’eau donné, le repérage des frayères consiste à observer l’ensemble des habitats physiques disponibles et à identifier parmi ces habitats ceux pour lesquels les caractéristiques apparaissent théoriquement favorables aux exigences écologiques de l’espèce considérée (hauteur d’eau, vitesse d’écoulement, composition de la granulométrie…).

Schéma d’une frayère théorique d’alose ©MRM

Qu’est-ce-que le suivi de frayères d’aloses ?

Le suivi quantitatif des frayères d’aloses consiste en un comptage manuel nocturne des « bulls », soit visuellement si la nuit est claire, soit à l’oreille.
Longtemps porté par MRM, ces suivis sont désormais portés par la fédération de pêche de sur l’Ardèche, la fédération de pêche du Gard sur le Gardon et la fédération de pêche des Bouches-du-Rhône sur la Durance.
La maîtrise d’ouvrage de ce suivi est coordonnée techniquement par l’Association MRM.

Depuis 2014, le suivi de la reproduction de l’Alose sur le bassin Rhône Méditerranée est standardisé afin d’harmoniser l’effort de suivi sur l’ensemble des sites. Il s’agit de dénombrer les bulls de 22h30 à 4h, une nuit sur 2 pendant une période de 46 nuits entre avril et juin. Le nombre de bulls sur la saison est ensuite estimé par extrapolation.

Au delà de l’indice quantitatif, ce suivi apporte la connaissance et la compréhension des comportements de migration et de reproduction de l’Alose. Afin de réduire les coût et d’améliorer de la reproductibilité de la méthode à d’autres sites, l’Association MRM dévellope depuis plusieurs années un système de comptage automatique des bulls.

Un projet d’automatisation

Un premier système, basé sur la reconnaissance d’une fréquence sonore typique des bulls d’aloses, a été développé en 2014. Il obtenait un bon taux de détection mais seulement sur quelques sites où le bruit de fond ne parasitait pas les enregistrements. De plus, son réglage s’avèrait complexe car il nécessitait d’ajuster de nombreux paramètres propres à chaque site de suivi et à chaque saison de reproduction.

Les technologies informatiques évoluant très rapidement, MRM s’est orienté vers le Deep-Learning : une méthode d’apprentissage profond faisant appel à l’intelligence artificielle et permettant d’apprendre à un ordinateur à reconnaître une image, ou encore un son.

Afin de disposer d’un système transposable sur le terrain à l’horizon du futur PLAGEPOMI 2022-2027, MRM travaille avec l’Institut de Recherche en Informatique de Toulouse (IRIT) pour appliquer cette technologie aux bulls d’aloses. Ceci permettrait de suivre un plus grand nombre de frayères en vue d’optimiser la stratégie de suivi de la population d’alose.

Pour aller plus loin