L’Association Migrateurs Rhône-Méditerranée réalise en collaboration avec la Fédération de l’Hérault pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (en charge de l’ensemble du volet « captures à la ligne »), un travail expérimental destiné à mettre au point un protocole de capture et de marquage des aloses. 50 aloses ont été capturées et marquées avec des temps de manipulation très courts.
50 aloses ont été capturées et marquées avec des temps de manipulation très courts (environ 4 à 6 minutes entre la capture et le relâcher). Tous les individus sont très bien repartis avec un temps de réveil très restreint (de l’ordre de 30 secondes par aloses). L’analyse des détections dans la passe à poissons sera faite en fin de saison de migration, mais des interrogations quant à la possible dévalaison d’individus marqués se pose, notamment en raison de la survenue d’une crue (de l’ordre de la biennale) quelques jours seulement après des opérations de marquage. Le site d’étude choisi est localisé sur le fleuve Hérault, au barrage de Bladier-Ricard. Le mode de capture retenu est la pêche au leurre, pour sa facilité et sa rapidité d’exécution. Le marquage consiste à insérer un tag RFID (pit-tag) dans la cavité générale de l’alose.
Des poissons qui stressent rapidement
L’alose, cette grande migratrice se caractérise par une grande fragilité et par un stress important dès lors qu’on la manipule. Tout cela complique bien le travail des biologistes et des gestionnaires qui l’étudient, notamment dans le but d’évaluer l’efficacité des passes à poissons qui lui sont dédiées ! L’enjeu de l’étude expérimentale menée sur l’Hérault réside donc dans la mise en œuvre d’une méthode de capture/marquage/suivi en adéquation avec la sensibilité de ces poissons.
Tout a été étudié finement : le temps de capture, le transfert de l’épuisette au bac de marquage, l’anesthésie (choix de la molécule, durées d’induction), le mode de marquage (emplacement de l’incision notamment), ou encore, l’accompagnement du réveil post-marquage !
Une étude pour évaluer l’efficacité des actions entreprises
De nombreux efforts ont été réalisés cette dernière décennie sur l’ensemble du bassin Rhône Méditerranée pour rendre les obstacles à l’écoulement franchissables par les poissons. La majorité des gestionnaires locaux et institutionnels souhaitent aujourd’hui visualiser les bénéfices de ce travail notamment pour les poissons migrateurs.
Si le vidéo-comptage permet aujourd’hui de vérifier la fonctionnalité d’une passe à poissons (nombre de passages, comportement de nage…), la notion d’efficacité nécessite de connaître la proportion de poissons qui réussit à franchir le dispositif par rapport au nombre qui se présente à l’aval ! Or, l’alose feinte de Méditerranée est très exigeante en termes de franchissement de passe à poissons. De légers défauts de conception ou un attrait mal configuré peuvent facilement induire des blocages et des pertes importantes d’efficacité.