Les questions concernant la dévalaison de l’anguille en Rhône-Méditerranée sont nombreuses …Quand et comment se déroule la dévalaison ? Quels sont les paramètres qui la déclenchent (température, débits) ? Le comportement de dévalaison est-il le même que sur la façade atlantique malgré les crues marquées que nous rencontrons en Rhône-Méditerranée ? Quelle est la vitesse de dévalaison ? C’est pourquoi, MRM a entrepris depuis 2017, une étude expérimentale sur la Cagne (petit côtier méditerranéen situé dans les Alpes-Maritimes) visant à mieux connaître la biologie de l’anguille argentée.
Pour pister les déplacements des anguilles, nos équipes utilisent des transpondeurs miniatures (appelés Pit-Tags), implantés sous anesthésie dans la cavité ventrale des poissons. Ces émetteurs passifs sont captés par des antennes fixes placées dans le lit de la rivière, qui envoient un signal aux opérateurs lors du passage d’une anguille marquée.
Pour détecter les anguilles aux stations de suivi, il faut d’abord les capturer et les marquer ! Des campagnes de pêches électriques ont été réalisées sur trois secteurs situés d’aval en amont sur les communes de Cagnes-sur-Mer, de la Gaude et de Vence.
Les anguilles présentant des caractéristiques visuelles d’argenture ont été endormies. Les équipes en place ont évalué l’indice d’argenture (mesures du diamètre de l’œil, taille/poids de l’individu et longueur de sa pectorale).
Après une phase de réveil surveillé, l’ensemble des individus a retrouvé son milieu de vie.
Depuis le lancement du suivi, les campagnes de marquages réalisées ont permis de marquer respectivement 47 et 48 anguilles argentées en 2017 et 2018 et 300 anguilles de stades de maturation très variés (suite à une extension marquage à des individus non argentés).
Cela permettra d’obtenir des informations supplémentaires sur la dévalaison, mais aussi de recueillir des données complémentaires sur la vitesse de croissance, l’utilisation de l’habitat et sur l’acquisition d’argenture des anguilles sur des côtiers méditerranéens.